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hommage à à l'occasion du centenaire de sa mort (12/07/1883 – 02/08/1914) 1914 – 2014 était un explorateur et écrivain français, membre des services civils d’indochine. il mena des missions d’exploration et de pacification des habitants des hautes terres sur plus de 5800 km aux confins de l’annam, du laos et du cambodge entre 1905 et 1911. après avoir écrit deux livres sur les résultats de sa mission, il fut assassiné au cours d’une révolte d’un groupe rebelle le 02 août 1914. si sa mort passa inaperçue le jour de la déclaration de la première guerre mondiale, l’écrivain roland dorgeles lui rendit un hommage posthume dans son livre «routes des tropiques». c’est en apprenant que sa tombe venait d’être retrouvée récemment que j’ai décidé de créer ce blog en hommage à celui qui reste aujourd’hui l’un des pionniers de l’ethnologie, mais qui était aussi mon grand oncle, et même bien plus que cela : une véritable icône familiale. sèvres, août 2014 jean-michel grau publié dans : non classé | le 19 août, 2014 | pas de commentaires » -- cho-ma du haut donaï. carte postale du cochinchine, 1909 cette carte postale du cochinchine de 1909 montre une peuplade cho-ma, plus couramment appelée moï, terme péjoratif vietnamien voulant dire « sauvage » et couramment utilisé à l’époque. il s’agit d’une peuplade mnong, dont faisaient partie ceux qui ont assassiné . voici ce qu’en dit l’encyclopedia universalis : « tribus de langue môn-khmer, les mnong, ou moï, sont appelés proto-indochinois ou montagnards, par opposition aux vietnamiens (hommes des deltas et des basses terres) ; le nom moï (sauvage en vietnamien), péjoratif, n’est plus employé. les mnong pratiquent le ray ou nuïz (culture sur brûlis), abandonnent le champ à la forêt après une ou deux récoltes créant ainsi un déplacement annuel des cultures, le village étant l’unité politique fondamentale. les territoires mnong se situent au sud de la chaîne annamitique, au sein d’une aire occupée par des groupes de langue malayo-polynésienne (rhadé, jarai). les mnong pratiquent la cueillette, la pêche et la chasse ; ils élèvent de la volaille, des porcs, des chiens, mais l’élevage du buffle revêt le plus d’importance, cet animal étant la bête la plus coûteuse et la plus recherchée pour les sacrifices. les différentes phases du travail agricole, la construction des cases, la pêche et la chasse sont accomplies collectivement. le mnong consomme beaucoup de bière de riz, surtout lors de sacrifices ; les femmes et les hommes fument le tabac. l’économie mnong est une économie fermée, mais les « biens de puissance » sont fournis par les colporteurs cambodgiens et vietnamiens. jusqu’à nos jours, dans la plupart des tribus, l’abrasion des dents de devant (de la mâchoire supérieure) est encore pratiquée (les dents de la mâchoire inférieure n’étant qu’épointées). l’habitation mnong est la case soit de grande taille ( mnong gar ), soit de petite taille ( mnong rlam ) ; l’organisation sociale est de type patrilinéaire et patrilocal. la vie religieuse repose sur la croyance en la multiplicité des âmes et en les innombrables génies ; l’exécution des rites est strictement limitée au cadre familial ; les rites agraires ont une place de choix. la littérature orale est extrêmement développée : mélopées décrivant la vie quotidienne, épopées des origines et des mythes de la création. le sacrifice des buffles prend valeur de propitiation, de manifestation d’échange et d’alliance. les mnong ont été décimés par les guerres d’indochine : alors que vers 1950 leur population était estimée à 1 200 000 personnes, ils ne seraient plus que 72 000 au tout début du xxi e siècle, dont 20 000 au cambodge. » yvan barbé, « mnong », encyclopædia universalis publié dans : non classé | le 19 décembre, 2014 | pas de commentaires » -- lettre du résident supérieur au cambodge à ma grand-mère, irène maitre cette lettre du résident supérieur de france au cambodge envoyée à ma grand-mère, veuve d’ le 7 février 1915, soit plus de 6 mois après l’assassinat de son mari, est accompagnée d’un rapport qui reprend dans les grandes lignes celui envoyé au gouverneur général de l’indochine le 16 septembre 1914. publié dans : non classé | le 19 décembre, 2014 | 2 commentaires » -- lettre du résident supérieur au cambodge au gouverneur général de l’indochine cette lettre du résident supérieur au cambodge au gouverneur général de l’indochine datée du 16 septembre 1914 est intéressante à plus d’un titre. tout d’abord, elle évacue complètement les responsabilités de l’administration coloniale dans l’assassinat d’. les exactions, violences et mauvais traitements du balat néang à l’encontre des coolies passent complètement à la trappe. tout juste est évoqué « un fonctionnaire indigène, chef de poste, qui s’était, par ses exigences, aliéné les sympathies des habitants. » remarquable retournement de situation, ou comment transformer un petit tortionnaire en un fonctionnaire trop scrupuleux. en ce qui concerne le chef rebelle pa-trang-leung, force est de constater que ses motivations font suite à un châtiment d’ contre sa personne en 1912-1913, sans d’autres précisions. il s’agit en réalité d’une reprise en main par l’administration coloniale de la situation d’insurrection en 1912 en envoyant des détachements armés de la garde indigène après l’attaque par des rebelles du poste de ban pu sra. (voir biographie) enfin, la deuxième partie de la lettre est un véritable panégyrique d’. elle met en avant sa personnalité brillante : un jeune fonctionnaire érudit, actif et énergique, dont la carrière s’annonçait prometteuse. elle évoque ensuite ses deux oeuvres écrites : « les régions moï du sud indochinois » publié en 1909 ainsi que son journal d’exploration dans la région des mnongs et des stiengs indépendants en territoire cambodgien paru en 1910 sous le titre : « les jungles moï ». publié dans : non classé | le 19 décembre, 2014 | pas de commentaires » -- lettre du gouverneur de kratié au ministre de l’intérieur dans cette lettre datée du 1er septembre 1914 au ministre de l’intérieur, le gouverneur de kratié est beaucoup plus explicite que l’administrateur de kompong-chan qui tente de minimiser les exactions commises par le balat néang sur les mnongs à l’origine de leur soulèvement et de l’assassinat d’. il évoque non seulement des insultes, voies de fait, contre les coolies recrutés pour la construction du poste de pou-khler, mais surtout des violences : « tous ces coolies se trouvant sans riz avaient demandé au balat néang la permission d’aller en faire provision. le balat refusa d’accéder à leur désir et proféra ces paroles : « si tu n’as plus de riz, tu n’as qu’à prendre de la terre pour en manger. » et sans se borner à ces paroles, le balat néang effectivement ramassa de la terre et voulut en faire manger à quelques-uns. tous ces coolies restèrent deux ou trois jours sans manger. » la réaction ne s’est pas fait attendre : les mnongs tuèrent le balat néang, puis et ses miliciens. publié dans : non classé | le 19 décembre, 2014 | pas de commentaires » -- télégrammes de condoléances de l’administration coloniale publié dans : non classé | le 19 décembre, 2014 | pas de commentaires » -- rapport d’enquête de l’administration coloniale sur l’assassinat d’ ce rapport d’enquête du 18 août 1914 de l’administration coloniale qui cherche à établir les causes et les circonstances de l’assassinat d’ tente de minimiser manifestement la responsabilité du balat néang qui était sous son autorité. elle évoque ce balat qui « aurait indisposé les phnongs par des réquisitions et des mesures maladroites ». on est déjà bien loin du rapport précédent qui parle d’exactions, de mauvais traitements et de violences subies par 46 phnongs travaillant au poste de pou-kléa. manifestement, l’administration coloniale essaye de se dédouaner dans cette affaire, qui rappelons-le, la dépasse complètement. notons que ce rapport ainsi que les suivants évoque les phnongs et non les mnongs. « de même que le terme « moï » en f